ECHO RÉPUBLICAIN DU DIMANCHE 3 SEPTEMBRE 2017

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Corneille sous la canicule eurélienne.

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L e mois d’août marque le temps des récoltes. Quelles soient rouges, vertes ou jaunes, les moissonneuses batteuses donnent vie aux campagnes, sous le soleil estival. De juin à novembre, les différentes récoltes vont se succéder à un rythme effréné. Les céréales jusqu’au 15 août, puis les oléo­protéagineux et enfin le maïs et le sorgho jusqu’à début novembre. Cette année, la moisson du blé dur a commencé avec une dizaine de jours d’avance. La raison en est simple : le printemps et le début de l’été ont été particulièrement secs e t chauds. Mais au ­delà des céréales, toute la végétation s’est hâlée rapidement sous l’action des rayons du soleil.

Les couleurs d’or, d’ocre et d’orange, en fonction du moment de la journée, s’offrent aux photographes. C’est un moment opportun de l’année pour réaliser des clichés. Certes, le choix des couleurs est important, mais encore faut-­il avoir un sujet et une histoire à raconter… En période de moisson, deux problèmes majeurs vont contrecarrer rapidement mes plans : les chaumes n’offrent que très peu de perspectives, et les animaux souffrent de la chaleur et préfèrent rester à l’abri. Je dois donc prospecter de longues heures avant de trouver l’endroit idéal pour mener à bien ce projet. Et j’ai trouvé… à cinq minutes de chez moi, à Fresnay ­le ­Gilmert. Pourquoi ce lieu ? Les piquets donnent un aspect graphique, de la profondeur et du volume à la photo. Les herbes hautes, dorées à souhait, vont lisser le premier plan sous l’effet du vent et des réglages de mon appareil photographique. Elles sont ma garantie couleur.

Il me faut ensuite un sujet. Lors de mes repérages, j’ai remarqué que ces poteaux servent de reposoir aux corneilles. Bingo ! Enfin, l’arrière plan, les chaumes sont idéales pour des couleurs neutres, ne perturbant pas la lecture de l’image. Au coucher du soleil, je me rends sur place pour réaliser le cliché que j’ai visualisé mentalement. À mon arrivée sur les lieux, les oiseaux sont plus loin que prévu. Il me faut donc être patient en attendant qu’ils se rapprochent. Après plus de quarante minutes, une corneille se pose sur l’un des piquets que j’ai sélectionnés… La touche finale au projet. En photographie, il faut de la préparation, du travail, mais aussi un soupçon de chance.