Ma neige, c’est le mensonge. Celui qui se transmet de génération en génération, qui te colle aux chaussures sans que tu ne saches pourquoi. Et qui se raconte sans cesse dans une version toujours étrangère.
La neige est comme le conte. Universel, intemporel. Chaque individu habite sa version singulière.
Ma première vraie rencontre avec le conte m’a blessée. Lors d’une formation avec un collectif de conteurs, je pensais raconter une histoire simple, telle énième version de Cendrillon. En atteignant ma bouche, le sens du conte a implosé en moi.
Les histoires transmises de générations en générations ne sont pas de simples bavardages. Elles initient, mettent en garde, règlent la vie en communauté, etc. Elles permettent à l’auditeur de faire l’expérience d’une situation, bien en sécurité assis sur son coussin.
Suis-je à l’opposé de la photographie animalière ? Pas nécessairement. Le conte naît d’une rencontre entre celui qui raconte l’histoire et celui qui l’écoute, tout comme la photographie animalière n’existe que grâce à la rencontre entre le photographe et l’animal.