Invité du jour : Nicolas Orillard-Demaire

Cap vers les grands espaces avec Nicolas, un voyageur amoureux des hommes et de la nature. Epicurien, il nous parle de son travail et de sa vision de la photographie. Je choisi un  Condrieu et toi ? 

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis photographe professionnel de Nature depuis 10 ans basé en France et voyageant beaucoup pour mes projets.

        Comment as-tu commencé ?

J’ai débuté très tardivement la photographie, ce n’était pas du tout une passion de jeunesse mais une vraie découverte de maturité. J’ai été « touche à tout » avant de passer le cap professionnel. J’ai débuté dans un studio en Allemagne dans lequel se mêlaient packshot, mode et culinaire.

Quel a été ton déclic ?

Le plaisir de créer. Je crois que j’aurais aimé peindre ou sculpter, la vie m’a guidé sur la voie de la photographie. La possibilité de m’exprimer et de partager ma vision avec les autres a probablement eu ce rôle de déclencheur.

Comment définis-tu ton style ?

Je ne suis pas certains de correspondre à un style. J’ai par ailleurs deux types de travaux ( animalier et paysages) et je ne sais pas vraiment si le style est uniforme entre les deux.
On m’a dit que mes images étaient facilement identifiables, cela me flatte quelque part, cela rend compte du travail de recherche sur la cohérence de mes sujets à long terme, par le visuel comme par le message.
Je recherche l’esthétisme, l’évasion visuelle et le rêve d’ailleurs par le biais de mes images. 

 

La plus belle reconnaissance serait celle de l'homme à la nature

De quelle manière aimes-tu travailler ?

Je crois être pointilleux dans la composition de mes photographies. « Jusqu’au boutiste » parfois même.  
Très exigeant avec les images que je montre.

C’est peut être un tort , j’ai des milliers de photographies en réserve mais chacune doit avoir sa place, doit sortir lorsque  je sens que c’est le bon moment, des années après parfois.
Je ne sors jamais de meilleures photographies à mon sens que lorsque je suis seul. Mon esprit est libre, je n’attache d’importance qu’à la création, qu’au rendu unique de scènes uniques que je vis.

Qu’est-ce qui est le plus gratifiant dans ta pratique de la photo ?

Découvrir que mon travail « parle » aux gens. Que mon désir de partager les beautés du monde n’est pas vain et qu’il agit de manière positive sur ceux qui veulent bien s’y intéresser.
Les enfants lors des expositions sont une source d’émerveillement pour moi par leur naïveté et leur franchise.

Et le plus difficile, ou décevant ?

Surement de voir les évolutions de la Nature à très court terme. D’être en tant que photographe en première ligne dans le suivi et la constatation du déclin environnemental. Bien sûr les scientifiques sont loin devant nous , mais nous en sommes les témoins privilégiés.

Quelle reconnaissance attends-tu ?

Je crois que je n’attends pas de reconnaissance. Cela a pu être le cas dans le passé, aujourd’hui je cherche à continuer mon chemin et à prendre du recul sur tout ce que j’ai pu voir ou vivre. La plus belle reconnaissance serait celle de l’Homme à la Nature.

Que veux-tu exprimer dans ton travail ? Quel est ton message ?

Un journaliste a écrit un jour que j’étais un contemplatif.
Je l’ai mal pris au début.  Pourtant il avait en quelque sorte raison.
Je cherche à montrer la beauté du monde animal et des paysages de notre planète.
Je pense m’impliquer de plus en plus dans des causes ciblées dans l’avenir.
Si la contemplation est nécessaire à la transmission du rêve, elle n’est pas suffisante pour la sauvegarde du monde vivant.

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Nicolas Orillard-Demaire

L'essentiel est de transmettre le message et de faire s'éveiller des consciences.

Quel est ton rêve de photographe ?

Être dans la Nature, tout le temps, photographier, découvrir, répertorier, être le témoin privilégié d’un monde qui tend à disparaitre.

Qu’est-ce qui le rend difficile à réaliser ?

La réalité d’un photographe aujourd’hui est malheureusement tout autre et le temps passé sur le terrain est infime en comparaison du reste du temps.

Est-ce important de montrer tes œuvres au public ? Pourquoi ?

C’est la base du récit que je construis photographiquement. J’ai choisi de transmettre la Nature par sa beauté et son esthétisme, d’autres en montre les côtés obscurs et terrifiants. L’essentiel est de transmettre le message et de faire s’éveiller des consciences.
Notre impact en tant que photographe de Nature, aussi faible puisse-t-il être, se doit d’être valorisé.

Des projets ?

Quelques uns oui ;)
En ce moment la priorité va à un grand félin que j’affectionne particulièrement, l’exposition et le livre étaient prévus pour 2021, cela me parait difficile maintenant avec la crise sanitaire que nous sommes en train de traverser.

Quelle question aurais-tu aimé que je te pose ?

       Condrieu  ou Chassagne ?

Rendez-vous le mardi 15 septembre avec Arnaud Nédaud

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