Invité du jour : Angélique Boissière

J’ai rencontré Angélique l’année dernière, lors du festival de photoreportage Barrobjectif. Elle présentait son Exposition  Marées issu de son 1er livre éponyme.  J’ai beaucoup aimé sa vision de la photographie et il était évident pour moi de vous la présenter.  Elégante, elle transmet simplement une certaine conception de la beauté. 

Peux-tu te présenter en quelques mots?

Je m’appelle Angélique, j’ai 28 ans, je suis fleuriste et je fais de la photo argentique.

 

Comment as-tu commencé ?

Je me suis intéressée à la photo très tôt. Enfant, j’adorais les appareils jetables et je volais en douce le Nikkormat de ma mère. Ado, je faisais des autoportraits avec un numérique, et je prenais tout et n’importe quoi en photo : portraits volés, paysage, macro… Je ne savais pas trop vers où aller.  Puis lorsque j’étais étudiante je me suis mise à poser pour réaliser des idées de photos que j’avais en tête. À l’époque, je crois que je ne me sentais pas assez douée pour être la photographe de mes propres idées. Et puis, une fois les études terminées, j’ai arrêté de poser, j’ai pris confiance en moi et je me suis mise à faire mes propres images avec des modèles. C’est là que tout a réellement commencé.

 

Quel a été ton déclic ?

Sans hésiter, la découverte du moyen-format, mais aussi des procédés argentiques anciens comme le cyanotype, le collodion… C’est grâce à l’utilisation du Rollei (à l’époque un Rolleicord), mon tout premier appareil moyen-format, que j’ai vraiment affirmé mon style.

 

Comment définis-tu ton style ?

Je dirais que je fais du portrait dans un style intemporel.

 

Je n'ai pas d'autres prétentions que faire de belles images dans lesquelles il se passe quelque chose.

De quelle manière aimes-tu travailler ?

Je travaille assez vite car je n’aime pas trop pousser les poses, je trouve que cela fige. J’aime mieux la « spontanéité maitrisée ». il n’y a pas vraiment de règles, j’improvise toujours, et je ne prépare jamais mes séances. Je
choisis un modèle, un lieu, et c’est tout. De manière générale, j’aime travailler seule, sans équipe, et souvent avec les mêmes modèles.

 
Qu’est-ce qui est le plus gratifiant dans ta pratique de la photo ?

Le plus gratifiant, c’est quand mon modèle aime les photos de la séance autant que j’en suis satisfaite. C’est quelque chose auquel je tiens et qui compte beaucoup pour moi. Le reste est secondaire.

 

Et le plus difficile, ou décevant ?

Lorsque je ne suis pas satisfaite d’une séance, qu’elle n’a pas été productive, je me sens très frustrée et déçue. Les problèmes techniques également : Un jour, j’ai mis le fixateur avant le révélateur dans mon développement : Mes pellicules étaient toutes blanches. J’en ai pleuré de colère contre moi-même !

 

Quelle reconnaissance attends-tu ?

Je ne sais pas si j’attends une reconnaissance particulière, mais peut-être, réussir un jour à vivre de cette passion ?

 

Que veux-tu exprimer dans ton travail ? Quel est ton message ?

Mes photos n’ont pas de message, de propos particulier. Elle sont purement esthétiques et elles expriment des émotions, mais elles ne sont pas du tout engagées. Je n’ai pas d’autres prétentions que faire de belles images dans lesquelles il se passe quelque chose, et c’est déjà un exercice très compliqué, mais je pense que créer du beau est quelque chose de très important dans ce monde bien trop souvent morose. Rien ne me rend plus heureuse que la beauté des mots, d’une lumière, d’une peinture, d’un paysage, etc…

 

 Pour suivre Angélique sur les réseaux sociaux ou sur son site

Angélique Boissière

Il y a des tendances à suivre auquel je n'adhère pas.

Quel est ton rêve de photographe ?

Je vais répondre comme pour la question 8 : réussir à vivre de cette
passion, mais pour être honnête, je n’ai jamais réellement essayé car j’ai
toujours eu un travail à côté et je n’ai jamais eu envie de monter sur Paris. Sinon
: être sponsorisé par une marque afin de ne plus payer de consommable et que ma
photo ne me coûte plus rien. Ce serait vraiment pas mal ha ha!

 

Qu’est-ce qui le rend difficile à réaliser ?

C’est difficile de vivre de la photo sans habiter Paris où tout se passe,
et tout en ayant un travail à côté. Peut-être qu’un jour je tenterai vraiment
de le réaliser mais pour l’instant je n’en suis pas là. De nos jours, il a
aussi beaucoup de photographes, c’est donc très difficile de sortir son épingle
du jeu, surtout qu’il y a des tendances à suivre auquel je n’adhère pas.

 
Est-ce important de montrer tes œuvres au public ? Pourquoi ?

Oui car l’art au sens large est quelque chose qui se transmet et n’a aucune
utilité s’il n’est pas partagé, non ? Il crée du lien et aide à mieux nous
connaitre…

 

Des projets ?

J’ai toujours plein de projets en tête. Pour cette année 2020, une
prochaine édition, et peut être une ou deux expos… J’aimerai aussi me
perfectionner à la chambre 4×5.

 

Quelles questions aurais-tu aimé que je te pose ?

C’est déjà bien suffisant ! Merci 🙂

Rendez-vous le mardi 30 juin avec Jean-Marie Séveno

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