ECHO RÉPUBLICAIN DU DIMANCHE 2 JUILLET 2017

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Le ragondin, un invité polémique !

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E n ce premier weekend de juillet, je vous pré­sente la photo d’un animal qui fait polémique : le ragondin. Surnommé myopotame, castor des marais ou bien myocastor, ce gros rongeur, d’environ 6 kg pour une longueur avec l a queue pouvant atteindre 1 mètre, est un beau cas d’école des dérèglements de l’homme sur les biotopes. Cet animal d’origine d’Amérique du sud fut introduit en Europe pour sa fourrure bon marché, au cours du XIXe siècle. Mais ce qui devait arriver arriva, l’animal s’est offert une escapade, et a commencé à se développer lentement, hors des élevages, à partir des années 1930, avant de connaître une explosion démographique dans les années 1970.

Aujourd’hui, les spécialistes estiment qu’il a colonisé plus de 80 % du territoire national. Seules les régions montagneuses et l’extrême nord de la France échappent encore à ce mammifère peu craintif. Alors, qui est-­il ? C’est un animal diurne et crépusculaire, qui se déplace très bien dans l’eau, mais qui est très pataud à terre. Il préfère les étangs, mares et canaux, mais ne néglige pas non plus les cours d’eau lents, riches en végétation aquatique et terrestre. De mars à octobre, le ragondin fait une à deux portées, selon les années, de deux à huit jeunes. Végétarien, il se nourrit de roseaux, joncs, mais également de plantes terrestres sauvages ou cultivées, comme le blé ou le maïs. L’hiver, il se contente de racines et d’écorces. Mais, d’où vient la polémique ? Dans un premier temps, ce rongeur n’a pas de pré­dateur naturel… il faudrait, dans ce cas, introduire de s alligators , caïmans ou pumas qui n’existent pas en Europe. E t l à , n o u s  a u r i o n s d’autres problèmes…

Ensuite, il déstabilise l’écosystème aquatique par sa surconsommation de plantes aquatiques, qui entraîne, entre autres, la destruction des nids d’oiseaux nichant dans les roselières. Enfin, le creusement des longs terriers gé­nère souvent une fragilisation et une érosion des berges des cours d’eaux. Bon, je passe l’épisode des dégâts dans les cultures et celui sanitaire, l’animal étant porteur de nombreux parasites, tels que la douve du foie, les bacté­ries leptospires et le ténia qui peuvent être facilement transmis à d’autres mammifères et à l’être humain. Malgré son CV qui ne plaide pas en sa faveur, ce mammifère sait se faire aimer par s a bonne bouille et sa curiosité. Malheureusement, il est n’est pas complètement responsable de la situation et est le premier à en subir les conséquences.