Histoire beauceronne

Présentation Emmanuel

By Emmanuel Tardy

En cette fin du mois de janvier, l’activité dans les champs reprend de plus belle. Cette semaine, alors que je me trouvais proche de Toul, dans le département de Meurthe-et-Moselle, j’ai pu apprécier le mouvement d’une centaine d’individus de notre grand oiseau français, la grue cendrée. La migration est en marche. En Eure et loir, elle se prépare également, et les mouvements de nos chers vanneaux huppés et pluviers dorés se font de plus en plus remarquer sur le bord de nos routes.

 

«  Pour ceux qui ont eu l’occasion de voyager en Scandinavie ou en Ecosse, vous avez dû faire face aux moucherons par milliers venant perturber vos randonnées ou votre farniente aux regards des paysages grandioses « 

Il y a environ un million d’années, l’Europe était beaucoup plus froide qu’aujourd’hui. Les calottes glaciaires couvraient une grande partie du nord et de l’est, rendant la vie trop difficile pour la plupart des animaux. La majorité des espèces d’oiseaux vivait dans le sud de l’Europe et en Afrique, où il faisait plus chaud et où il y avait plus de nourriture. À la fin de l’ère glaciaire, les calottes glaciaires ont commencé à rétrécir vers le nord en direction de l’Arctique. Ils ont laissé derrière eux un tout nouveau climat, celui de l’été court et humide avec de longues heures de lumière du jour parfait pour le développement des insectes. Pour ceux qui ont eu l’occasion de voyager en Scandinavie ou en Ecosse, vous avez dû faire face aux moucherons par milliers venant perturber vos randonnées ou votre farniente aux regards des paysages grandioses. Ces milliards d’insectes font un délicieux festin pour les oiseaux, qui ont commencé à explorer ce nouvel habitat « vide » dans le nord. Mais au-delà de la nourriture, la migration aide aussi à trouver de bons endroits pour se reproduire, avec peu de prédateurs et peu de concurrence au mètre carré avec les autres oiseaux. 

La plupart des volatiles sont grégaires pendant la migration, même ceux qui sont généralement solitaires en temps normal comme les oiseaux de proie.  Voyager en grands groupes assure la sécurité des oiseaux individuels en déroutant les prédateurs et en rendant difficile le choix d’une victime spécifique. La formation migratoire caractéristique est le « V » des grues cendrées, des cigognes ou encore des oies ou des canards.

Pour cette photo de rassemblement, par chance, je n’ai pas eu à faire de dizaines de kilomètres pour le trouver. C’est à 200 cents mètres à vol d’oiseaux de mon domicile. Vanneaux huppés et pluviers dorés composent cette réunion en vue de la migration prénuptiale qui devrait commencer dès début février et s’achever durant la deuxième décade d’avril.