Invité du jour : Sébastien Riotto

Pour ce projet de découverte des photographes et de leur univers, nous accueillons un photographe de la presse quotidienne, amoureux des images, doté d’un oeil artistique et réalisant des photos sur des sujets très divers. 

Peux-tu te présenter en quelques mots?

Je pratique la photographie depuis 35 ans et je suis correspondant photographe pour la Presse Quotidienne Régionale depuis 10 ans.

Comment as-tu commencé ?

J’ai été biberonné à la photographie par mon père depuis ma sortie du berceau. La photographie fait réellement partie de mon ADN.

Quel a été ton déclic ?

Honnêtement il n’y a pas vraiment eu de déclic. A force de voir mon père photographier, développer dans la salle bain, le passage à l’acte s’est très vite fait et je me suis retrouvé avec un compact entre les mains. J’avais 10 ans environ.

Comment définis-tu ton style ?

Je ne sais pas comment définir « mon style ». Je photographie avec mes tripes, mon coeur et mon oeil. Plusieurs photographes m’ont dit que j’avais « une patte, un style ». C’est un compliment très flatteur. Je suis un toxico de la photographie, de tous les styles de photographie. Je vais voir des expositions et des festivals (Perpignan, Arles, Montier-en-Der entre autres). J’ai une bibliothèque photo sacrément fournie. J’assimile tout ça, je prend mon boitier et je fais des images en essayant d’aller toujours plus loin dans ma pratique. 

Etre photographe, c'est être un témoin de son époque.

De quelle manière aimes-tu travailler?

Comme dirait un ami photographe « prends ton boitier et sors faire des images ». Quand je suis sur un projet, je me documente au préalable sur le contexte et les protagonistes. Mais je ne fais pas de synopsis en me disant « il me faut telle ou telle image ». Je me laisse porter par ce que je vois, ce qui se passe une fois sur le terrain et j’essaye de raconter une histoire. 

Qu’est-ce qui est le plus gratifiant dans ta pratique de la photo ?

Le plus gratifiant c’est de faire des images, j’adore ça. Le plaisir que tu peux ressentir quand tu vois que tu as une bonne image qui parle et qui exprime quelque chose. C’est une sensation extraordinaire. 

 Et le plus difficile, ou décevant ?

Le plus difficile c’est d’avoir de bonnes images. Mais c’est ça qui est génial dans la photographie. C’est une quête d’un instant furtif, un instant de grâce dont on a aucune idée au moment où se lance dans le projet. Et quand on est au bon endroit, au moment qu’il faut, et que tous les paramètres s’alignent, c’est juste une sensation magique.

Quelle reconnaissance attends-tu ?

C’est une question de psy ça… J’en ai aucune idée. Je ne fais pas cela pour la reconnaissance, je fais cela pour partager ces moments que j’ai eu la chance de vivre. J’aime raconter des histoires avec des images qui m’ont touché. 

Que veux-tu exprimer dans ton travail ? Quel est ton message

Mon message n’est pas le même en fonction du registre photographique dans lequel je m’exprime. Quand je fais de la photo  nature, je veux montrer la beauté de notre planète. J’espère, peut être naïvement, que les images aideront à prendre conscience de l’urgence de prendre soin de notre environnement. En photographie documentaires, j’essaye de montrer les actes des Hommes, de raconter l’histoire de notre époque. En résumé, être photographe c’est être un témoin de son époque. 

 

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Sébastien Riotto

Il faudrait vraiment qu'on réapprenne à prendre le temps, je crois qu'on y gagnerait en sérénité.

Quel est ton rêve de photographe ?

Mon rêve de photographe… Avoir du temps. La clé c’est le temps. Pouvoir appréhender une situation dans sa globalité, passer du temps sur le terrain pour réussir à ramener un maximum de bonnes images. 

Qu’est-ce qui le rend plus difficile à réaliser?

Notre société de l’immédiateté et de l’hyperconnection ne favorise pas à prendre son temps. Il faut produire vite, diffuser vite. Et parfois on plante le sujet avec de mauvaises images. Il faudrait vraiment qu’on réapprenne à
prendre le temps, je crois qu’on y gagnerait en sérénité. 

Est-ce important de montrer tes œuvres au public ? Pourquoi ?

Oui, le partage est très important car c’est la finalité de nos images. Une photographie est faite pour être vue. L’histoire est faite pour être racontée.

Des projets ?

Des projets j’en ai des tonnes. Mais il me manque du temps… Si un mécène passe par là je suis preneur !

Quelles questions aurais-tu aimé que je te pose ?

Numérique ou argentique ? Peu importe pourvu qu’il y ait l’ivresse ! 

Rendez-vous le mardi 19 mai avec Eric Egéa

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